
L’histoire de Lady Gramm – Réécriture
Connaissez-vous l’histoire de Lady Gramm ? Je ne parle pas de ce tissu de mensonges qui la dépeint comme l’une des victimes de la chasse aux sorcières qui faisait rage à cette époque dans notre belle région. Non, je parle de sa véritable histoire. Sombre et angoissante. Laissez-moi vous éclairer…
Lady Gramme débarqua en Bretagne en 1653 accompagnée de deux adorables enfants âgés de 10 et 12 ans, il me semble. Elle s’installa dans une vieille maison abandonnée, à l’orée des bois. Guérisseuse, elle avait besoin de se rendre en forêt pour y récolter les plantes dont elle avait besoin pour ses remèdes.
Personne ne se méfia. Elle semblait si bienveillante et inoffensive. Elle offrait ses services à tous ceux qui en avaient besoin sans jamais rien demander en retour. Elle avait sauvé les enfants du village d’une fièvre fulgurante en restant avec eux durant trois nuits pour les veiller et les hydrater. Une femme surprenante, à en croire les villageois.
Mais un beau jour, alors que le forgeron rentrait après une rude journée de travail, il entendit des cris abominables provenant de la maison. Il se précipita dans la maison et aperçut son fils, couvert de sang, le regard vide. De sa bouche muette sortait un morceau de chair provenant du corps de sa propre mère. Pris de panique, le forgeron saisit le vase posé sur la table et l’explosa sur la tête du jeune garçon. Mais il était déjà trop tard. Sa femme était morte. Les yeux plein de larmes, il empoigna son enfant pour le mettre sur son épaule et se précipita chez Lady Gramm.
En chemin, il croisa nombreux parents, victimes de la même horreur. Des pères et des mères ensanglantés qui avaient été sauvagement attaqués par leur petit. Pourquoi ? Que s’était-il passé ? Quel abominable mal rongeait leur progéniture ? C’était différent de la fièvre de la dernière fois. C’était bien pire… Seul le diable pouvait être capable d’une telle chose.
Lorsqu’ils arrivèrent enfin devant la vieille maison de la guérisseuse, ils comprirent. Ils comprirent qu’ils avaient commis une erreur colossale. Ils avaient permis à un monstre de s’installer dans leur contrée, de s’approcher de leur famille, de partager leur pain…
Des dizaines de pentacles étaient peints grossièrement sur la façade austère. Des bougies noires, toutes allumées d’un feu bleu, étaient éparpillées sur le sol poussiéreux. Lady Gramm était en réalité une abominable sorcière.
Elle apparut dans l’ouverture de la porte et accueillit les paysans apeurés. Elle traînait lourdement derrière deux corps sans vie, ceux de ses propres enfants. Une grimace hideuse se dessina sur son visage et de sa bouche difforme un rire rauque s’échappa.
– Bienvenue à vous. Avez-vous apprécié mon présent ?
Sans réfléchir, fous de rage et de tristesse, tous se ruèrent sur la sorcière brandissant des morceaux de bois ramasser çà et là. Beaucoup périrent avant même de l’atteindre, secoués par de violents soubresauts, mais ils étaient trop nombreux. Elle ne pouvait tous les maîtriser. Tous les tuer.
Elle fut bâillonnée et ligotée puis pendue, sans aucun procès, à la branche noueuse de ce vieil arbre. Avant même qu’elle ait rendu son dernier souffle, le forgeron enflamma sa robe. Et pour piéger son âme errante dans ces lieux obscurs, une statue fut érigée sur les restes de son corps calciné, révélant son véritable visage.
Texte de L.S.Martins (30 minutes chrono, sans relecture).
Image par Stefan Keller de Pixabay : Pierre Tombale Lanterne Cimetière – Photo gratuite sur Pixabay
D’après un texte de L.S.Martins du 29 octobre 2020 (20 minutes chrono, sans relecture).
Connaissez-vous l’histoire de Lady Gramm ? Sa véritable histoire, j’entends par là… Pas ce tissu de mensonges qui la dépeint comme une victime de la chasse aux sorcières qui faisait rage à cette époque dans notre belle région.
Arrivée en Bretagne en 1653, accompagnée de ses deux enfants adorables de 10 et 12 ans, Lady Gramm se présenta comme une guérisseuse, maîtrisant parfaitement les plantes médicinales et leurs inestimables bienfaits thérapeutiques. Elle s’installa dans une vieille maison, à l’orée des bois. Personne ne se méfia, elle semblait si bienveillante et inoffensive. Elle sauva plusieurs gamins d’une fièvre terrible et quelques hommes de la dysenterie. Une femme surprenante !
Mais un jour, alors que le forgeron rentrait d’une rude journée de travail, il surprit son fils au-dessus de son épouse, couvert de sang. Lorsqu’il tourna la tête vers son père, son regard était vide et de sa bouche muette sortait un morceau de chair écarlate de sa propre mère. Pris d’une effroyable panique, le forgeron frappa l’enfant à la tête, et se précipita chez Lady Gramm.
En chemin, il croisa bien d’autres parents, victimes de la même horreur. Que s’était-il passé ? Quel abominable mal rongeait leur progéniture ? Une nouvelle fièvre ? Non, c’était pire que ça… Et si ? Et si Lady Gramm leur avait fait quelque chose ? Lorsqu’ils arrivèrent enfin chez la guérisseuse, ils comprirent…
Des pentacles avaient été peints grossièrement sur la façade austère. Des bougies noires étaient disposées sur le sol poussiéreux. Une abominable sorcière ! Elle les accueillit, traînant lourdement derrière elle deux corps sans vie… Ceux de ses propres enfants. Un rire rauque sortit de sa bouche grimaçante.
– Bienvenue à vous. Avez-vous apprécié mon présent ?
Les villageois, fous de rage et de tristesse, se ruèrent sur Lady Gramm. Beaucoup périrent avant même de l’atteindre, secoués violemment par d’étranges soubresauts. Mais ils étaient trop nombreux pour qu’elle puisse tous les tuer. Elle fut pendue, sans aucun procès, à la branche noueuse de ce vieil arbre, puis brûlée. Et pour que son âme errante soit à jamais piégée dans ces lieux obscurs, une statue, représentant son véritable visage, fut déposée sur les restes de son corps calciné.